Dans le numéro 16 de la revue :
axé sur
Contribution de l’IPAR à l’analyse des cadres politique, juridique, institutionnel et éthique pour une IA responsable en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Sénégal)
16 | 2024
Intelligence artificielle : Levier pour un développement durable en Afrique
Première partie : Éthique et politiques publiques
Parue dans le numéro 16 la revue « Communication, technologie et développement » centré sur le thème « Intelligence artificielle : Levier pour un développement durable en Afrique », cette contribution met en relief le rôle stratégique que pourrait jouer l’Intelligence Artificielle (IA) dans le développement en Afrique, avec un potentiel d’amélioration des services, de transformation économique et de réponse aux défis socio-économiques. Toutefois, son déploiement soulève des défis liés aux droits humains, à la protection des données, à l’éthique et aux spécificités locales.
Les cadres politique, juridique, institutionnel et éthique actuels restent insuffisants pour répondre aux défis de l’IA en Afrique de l’Ouest. L’harmonisation régionale et le développement d’approches spécifiques, basées sur les contextes locaux, sont essentiels pour maximiser les opportunités offertes par l’IA tout en minimisant ses risques.
Cette étude vise à évaluer les cadres existants et à proposer des recommandations pour une IA responsable dans les quatre pays ciblés.
Prenant exemple sur quatre pays de l’Afrique de l’Ouest, l’article dépeint un déploiement de l’IA marqué par des disparités notamment au niveau politique. En effet, le Bénin est décrit comme le seul des quatre pays ayant adopté une stratégie nationale sur l’IA (2023-2027), ciblant des secteurs clés comme la santé, l’éducation et l’agriculture, tandis que les autres pays (Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Sénégal) mentionnent l’IA dans leurs stratégies numériques, mais sans cadre spécifique.
Les auteurs recommandent une collaboration régionale via la CEDEAO pour harmoniser les stratégies nationales et promouvoir une approche régionale de l’IA.
Relativement au cadre juridique, les auteurs précisent que les législations prennent en compte la protection des données personnelles dans les quatre pays. Toutefois ces textes nécessitent des ajustements pour répondre aux défis spécifiques de l’IA.
Le Bénin et le Burkina Faso se distinguent par des lois intégrant explicitement des dispositions sur l’IA, notamment sur les décisions automatisées. La Convention de Malabo et les directives de la CEDEAO offrent un socle pour harmoniser les cadres juridiques, mais leur adoption et mise en œuvre restent limitées.
Sur la plan institutionnel, l’absence de structures spécifiques dédiées à l’IA limite la coordination entre les acteurs publics, privés et académiques.
Les ministères des TIC et les agences nationales de protection des données sont les principaux organes existants, mais ils ne couvrent pas entièrement les enjeux liés à l’IA.
Une Commission nationale sur l’IA est recommandée pour coordonner les initiatives, favoriser la collaboration et gérer les ressources.
Sur le plan éthique, es principes définis par l’UNESCO (transparence, inclusion, non-discrimination, sécurité) servent de référence pour l’élaboration de cadres adaptés. La CEDEAO et les pays membres sont encouragés à créer des lignes directrices éthiques adaptées au contexte africain, en s’appuyant sur les valeurs et normes locales.
Défis spécifiques et recommandations
Les défis à relever pour un déploiement adapté de l’IA concernent principalement la protection des données personnelles. Par rapport à cette question il importe de garantir une gestion éthique et sécurisée des données dans un contexte de collecte massive par l’IA.
Relativement à la cybersécurité il est recommandé de renforcer les cadres législatifs face aux vulnérabilités associées aux systèmes d’IA.
Par rapport à l’ouverture des données publiques il est recommandé de développer des réglementations favorisant l’accès équitable et sécurisé aux données publiques.
Les autres recommandations sont entre autres :
- Développer des stratégies nationales et régionales spécifiques à l’IA, en s’inspirant des meilleures pratiques internationales ;
- Renforcer les lois sur la protection des données et harmoniser les cadres via la CEDEAO ;
- Créer des entités dédiées à l’IA pour coordonner les actions et mobiliser les parties prenantes ;
- Mettre en place des comités d’éthique et des outils d’évaluation des risques pour garantir une utilisation responsable de l’IA.
- La CEDEAO doit jouer un rôle central dans la création d’un cadre unifié pour l’IA en Afrique de l’Ouest.
Le lien de l’intégralité de la publication : https://journals.openedition.org/ctd/12418
Auteur.trices. : Laure Tall, Mamadou Niang, Fatou Fofana, Cheikh Faye, Marame Cissé, Ndèye Fatou Mboup, Isac Mingou, Tabara Korka Ndiaye et Seynabou Sall de IPAR Think Tank
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